Partie 3. Quelques indices pour reconnaître les vrais des faux médicaments
Vu l’ingéniosité et le savoir-faire des contrefacteurs, il n’est pas toujours évident pour les professionnels de la santé (médecins, pharmaciens et autres) et encore moins pour les patients, de distinguer le vrai médicament du faux.
Quand bien même un médicament serait de bonne qualité au départ, le simple fait qu’il soit conservé et manipulé dans des conditions non adéquates dans la rue fait de lui un mauvais médicament.
Quels sont les médicaments les plus souvent contrefaits ?
Les antipaludiques et les antibiotiques comptent parmi les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés les plus souvent signalés (12 % de saisies dans le monde). Globalement, l’OMS rapporte que 60 % des médicaments antipaludéens, vendus dans le monde seraient des faux médicaments et les spécialistes estiment que si tous les patients recevaient le bon traitement, le nombre annuel de décès pourrait diminuer de près de 300 000 cas/an. Suite à l’absence du traitement adéquat, on a également observé des phénomènes de résistances aux traitements antipaludéens.
Les médicaments luttant contre les dysfonctionnements érectiles
(le Viagra notamment) sont les médicaments les plus contrefaits au monde (en 2010, il représentait 57 % des saisies !), et les médicaments contraceptifs également.
Les médicaments du « moment » ou médiatisés : les médicaments étant fortement médiatisés font l’objet de nombreuses contrefaçons. C’est le cas depuis début 2020 avec les médicaments permettant de lutter contre la Covid-19, notamment la chloroquine.
Comment se protéger ?
Au Cameroun par exemple, on estime qu’environ 40 % des médicaments en circulation sont faux.
Les professionnels de la santé recommandent aux patients un certain nombre de précautions pour réduire le risque d’acheter des médicaments de mauvaise qualité :
1 - acheter son médicament en pharmacie et nulle part ailleurs ;
2 - regarder attentivement le conditionnement, l’aspect et le logo du produit. Au Cameroun, la notice doit être obligatoirement écrite en français ou en anglais. Si vous voyez une langue étrangère, le médicament est certainement issu d’un trafic ;
3 - vérifier les dates de fabrication et de péremption ;
4 - comparer le prix avec celui des produits que vous avez l’habitude d’acheter ou celui pratiqué chez des vendeurs reconnus. S’il est nettement inférieur, il peut s’agir d’une contrefaçon.